Collaboration chercheur(s)-praticien(s) : nouvelles formes, nouveaux enjeux ?

La revue française Education et socialisation a publié en septembre 2017 un numéro 45 portant sur les nouvelles formes et les nouveaux enjeux de la collaboration chercheur(s)-praticien(s).

Le numéro a été coordonné par Christophe Niewiadomski, Liliane Portelance et Thérèse Perez-Roux.

Gilles Monceau et Marguerite Soulière y publient un article intitulé:

« Mener la recherche avec les sujets concernés : comment et pour quels résultats ? »

Dans ce texte, il présentent le dispositif du réseau « Recherche avec », ses premières productions et ses premiers résultats.

http://edso.revues.org/2525

Dans le même numéro, un autre membre du réseau, Bruno Robbes revient sur le moment crucial de la contractualisation d’une recherche-action de pédagogie à partir d’un exemple:

« Présentation et tentative d’analyse de la phase initiale du processus de contractualisation d’une recherche-action de pédagogie »

http://edso.revues.org/2605

L’ensemble du numéro est particulièrement intéressant pour notre réseau:

L’interrogation sur les rapports entre chercheurs et praticiens est relativement ancienne. En sciences humaines et sociales, dès les années 1940, les travaux de Kurt Lewin allaient marquer l’héritage de l’activité de recherche dite « hors laboratoire » et jouer un rôle fondamental dans le développement des approches psychosociologiques se réclamant du courant de l’action-research (Dubost & Levy, 2002). Ces approches marqueront en effet une rupture décisive entre les conceptions du travail scientifique et les rapports entretenus avec la société et les acteurs qui la composent. Plus que de se fonder sur une position de surplomb étayée sur un savoir prescriptif dont les chercheurs seraient les seuls dépositaires, tout un courant de recherche en psychosociologie, valorisant l’intervention « avec » les acteurs plus que « sur » ces derniers, s’attachera à considérer que les connaissances produites dans le cadre de la recherche-action, outre le fait qu’elles visent une transformation des pratiques et des représentations qui les sous-tendent, ne peuvent être dissociées des conditions de mise en œuvre de la recherche et des enjeux éthiques qu’entrainent les modalités collaboratives construites entre praticiens et chercheurs (Lewin, 1944). En ce sens, les acteurs sociaux tendent à être considérés comme des partenaires plus que comme des « objets d’expérience » par les chercheurs se réclamant de ces approches.

Recherche avecDans le domaine de l’éducation, dès les années 1960, Paolo Freire, confronté aux problèmes d’alphabétisation des paysans brésiliens du Nordeste, optera quant à lui pour une approche résolument participative de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, en poursuivant une visée de conscientisation socio-politique appuyée sur des modalités collaboratives entre chercheurs et publics auxquels ils s’adressent. A la même période, Augusto Boal, dans les favelas de Sao Paolo, met au point une technique d’intervention théâtrale participative visant à faire émerger une parole collective autour de thèmes socialement vifs (Badache, 2002). Ces travaux, très inspirés par le souci de promotion de formes démocratiques d’organisation sociale, marqueront ainsi durablement certaines des conceptions idéologiques des politiques socio-éducatives humanistes et les enjeux collaboratifs liés aux orientations émancipatrices de ces dernières (Freire, 1969).

(Extrait de l’introduction)

Accès aux articles:

http://edso.revues.org/2264

 

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