Expérimentation « Chercher avec des personnes vulnérables », Gennevilliers, 23 et 24 avril
Cette expérimentation, qui s’est déroulée sur 3 demi-journées était proposée par Claire de Saint Martin, Pascal Fugier et Catherine Aubouin, du laboratoire EMA de l’Université de Cergy-Pontoise.
Y ont participé :
– Des membres du réseau : Tuliola Almeida de Souza Lima, Regina Celi Ribeiro (U. fed. Du Minas-Gerai), Kalis Dias Vieira (U. Pont. Catho. Minas-Gerai), Izabel Frische-PAssos, (UFMG), Monica da Oliveira Nunes (U. fed. de Bahia), Claudia Penido (UFMG), Daisy Queiroz (UFF), Roberta Romagnoli (U. Pont. Catho. Minas-Gerai), Silvia Tedesco, (UFF)
– Des acteurs de la recherche présentée : Frédéric Richaud, Antone Casanova, Claudie Gourjon, Marie Astier, Florian Richaud
– Une étudiante du master EPDIS (UCP) par ailleurs cadre en intervention sociale, Isbelle Cosson
– Une personne extérieure, Christina Popescu, chercheure postdoctorale
Le lundi 23 avril, la question de la recherche avec les personnes vulnérables a été abordée au regard des personnes en situation de handicap.
Le matin, différents acteurs d’une recherche (l’intervenant artistique, la chercheuse, des stagiaires) sur la « pratique théâtrale, vectrice de l’éducation inclusive ? » ont présenté leur recherche en trois temps :
– la présentation d’une vidéo à partir d’images tournées au cours d’un stage théâtre qui s’est tenu du 16 au 26 août 2017 en Corse et qui réunissait personnes en situation de handicap et personnes valides. Un processus de recherche sur l’inclusion était adossé au stage, faisant des participants des « co-chercheurs ». La vidéo visait à montrer l’articulation entre formation théâtrale et recherche, ainsi que le processus inclusif réalisé au cours du stage.
– Une expérience théâtrale par un travail choral proposé par l’intervenant artistique, Frédéric Richaud, comédien, metteur en scène, directeur de la Compagnie Eclats de scène. Ce travail réunissant participants français et brésiliens, comédiens chevronnés, amateurs, débutants a permis d’éprouver le processus inclusif.
– Une discussion autour de cette recherche.
Nous sommes allés déjeuner au restaurant de l’ESAT (Etablissement Spécialisé d’Aide par le Travail) du Castel, à Gennevilliers où nous avons été reçus comme des rois : table fleurie, carte du menu avec le logo du laboratoire, plats délicieux…
Nous avons ensuite visité la structure, composée d’un ESAT et d’un CITL (centre d’initiation au travail et aux loisirs) sous la houlette de Christelle Couzinou, chef du service de CITLet étudiante du master EPDIS de l’Université de Cergy-Pontoise. Nous avons vu les différents services proposés : restauration, blanchisserie, conditionnement, jardins… Et chanté La maladie d’amour avec certains usagers du CTIL qui préparent une fête en juin.
Le mardi matin, nous avons reçu Serge Klopp, infirmier de secteur psychiatrique, qui a « eu la chance d’inventer son métier ». Il a été défenseur de la culture infirmière et est toujours très engagé dans le collectif soignant et la transmission de la pratique de la psychiatrie et de la psychothérapie institutionnelle. Il est membre fondateur du « Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire », défendant une certaine idée de la psychiatrie. Il est auteur et co-auteur de nombreux écrits sur le sens du travail, comme par exemple Récits de pratiques d’infirmiers à l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche ou La psychiatrie en péril .
Son témoignage a initié des échanges passionnants sur l’état de la psychiatrie et l’évolution de la psychothérapie institutionnelle en France et au Brésil. Le bilan n’est pas très optimiste : la relation de soin disparaît progressivement au profit d’une prise en charge sécuritaire… L’après-midi, nous avons commencé à élaborer une synthèse au cours de laquelle Régina Regina Celi Ribeiro de l’Université Fédérale du Minas-Gerai a exposé une expérience théâtrale dans un centre de santé mentale qui a abouti à la création d’une troupe professionnelle uniquement composée de personnes souffrant de troubles psychiques qui, par le théâtre, ont réussi à sortir du centre. Les questions de vulnérabilité ont conduit les participants à une réflexion sur la démocratie et sur la situation actuelle du Brésil.
Nous préparons un compte-rendu détaillé des deux jours.