Pratiques professionnelles et résistances : mouvements dans un réseau de santé mentale.

Publication de:

DÓBIES, D. V. Pratiques professionnelles et résistances : mouvements dans un réseau de santé mentale. Curitiba : Appris, 2021.

Pratiques professionnelles et résistances : mouvements dans un réseau de santé mentale, de Daniel Vannucci Dóbies (Université de Campinas, São Paulo), aborde les subtilités de soins réalisés en réseau. Comme le souhaite le Système de Santé Unifié au Brésil (SUS), les modalités de travail en réseau sont traversées par la solidarité, par des réglementations, des protocoles, des partenariats, des articulations, des conflits et des résistances, car elles comprennent les transitions entre les services et la circulation des sujets : usagers, professionnels et managers. Dans ce processus complexe, la perception du concept de résistance est assez souvent négative, comprise comme une barrière, une déraison ou encore une indisposition. Pourtant, les raisons pour lesquelles les résistances se produisent, les analyses qu’elles suscitent et les transformations sociales qu’elles favorisent sont rarement étudiées. On manque donc d’études menées sur « ce que veulent ceux qui ne veulent pas », selon les dires de Gilles Monceau.

Face à un mouvement de résistance survenu dans un réseau de santé mentale à Campinas / SP, l’auteur, en tant que participant-chercheur, a établi comme objectif de comprendre les motivations des professionnels résistants et suivre leurs effets sur la vie quotidienne pendant une période d’un an, ayant comme méthode de recherche l’observation participante et les entretiens. Appuyé sur les contributions d’auteurs classiques de l’Analyse Institutionnelle, tels que René Lourau et Georges Lapassade, et de plus récents, comme Gilles Monceau, passant par les idées de Michel Foucault et d’auteurs travaillant sur l’Attention Psychosociale et à la Santé Collective, l’auteur se consacre à l’étude des mouvements de sujets pour traiter les directives des politiques publiques et managériales dans le domaine de la santé mentale, guidées par le cadre des pratiques professionnelles et des idéaux néolibéraux.

Daniel Dóbies intègre ainsi les études mettant en relation l’Analyse Institutionnelle et la Santé Collective inaugurées par Solange L’Abbate, sa directrice de mémoire. Pour enrichir ses analyses théoriques, l’auteur se sert d’illustrations visant à élargir ses perspectives analytiques. Toujours en quête de nouvelles issues, ce travail fait émerger « d’autres désirs » et peut représenter une ressource pour le collectif afin d’augmenter les possibilités d’échapper à l’étroite reproduction normative et, à la fois, élargir les horizons de la création, produisant de la vivacité et du mouvement dans le réseau de soins.

Solange L’Abbate (Université de Campinas – São Paulo) écrit la préface de ce livre de Daniel Dóbies, Heliana Conde (Université de Rio de Janeiro – UERJ) en rédige la postface et Ana Kalliny de Sousa Severo (Université Fédérale de Rio do Grande do Norte – UFRN) donne sa contribution complémentaire sur le rabat.

Parce qu’il apporte des contributions conceptuelles et pratiques à la construction des soins en réseau traversées par des adversités politiques et sociales, le livre de Daniel Dóbies se destine à toutes les collectivités se consacrant à la santé mentale, aux soins de santé primaires, à la santé collective et à l’analyse institutionnelle.

 

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