« JEUNES À RISQUE » : GÉNÉALOGIE D’UN LANGAGE PROBLÉMATIQUE

*Résumé de l’article « ‘Jeunes à risque’: Généalogie d’un langage problématique »*.

Cet article a pour point de départ notre questionnement commun sur la responsabilité des chercheurs dans la distorsion des représentations sociales de l’adolescence et de la jeunesse (Lesko 1996, 2001). Plusieurs adolescents interrogés dans nos travaux respectifs (Caron 2009; Souliere 2009) expriment avec frustration leur perception d’un décalage important entre leur expérience subjective de l’adolescence et les représentations qu’en donnent les experts et les chercheurs universitaires dans les médias et les milieux savants.

Résumé :

Se référant aux études sur la gouvernementalité, notre article propose une généalogie de la catégorie des “jeunes à risque” dans les recherches sur les adolescents et les jeunes adultes. La société du risque, les lieux de diffusion des savoirs scientifiques, les axes prioritaires du financement public et les structures institutionnelles encadrant la pratique des chercheurs forment une conjoncture singulière où a pu s’élaborer un véritable langage des “jeunes à risque.” Fruit d’une démarche de réflexivité critique, l’analyse souligne la responsabilité des chercheurs dans la légitimation de ce langage problématique et les défis que comporte le projet de le transformer.

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Abstract:

Based on governmentality studies, our article sketches out a genealogy of the “youth at-risk” category in contemporary youth studies. A convergence of risk society, sites of dissemination for youth research, state priorities in research funding, and institutional structures that frame research practices serve to create a unique historical moment for the emergence of regulatory “youth at-risk” language. As part of a critical reflexive approach to youth research, this article underscores youth scholars’ responsibility to challenge this problematic language and pins down some of the difficulties this project faces in the academy.

Référence complète :

Caron, Caroline et Marguerite Soulière, 2013, « Jeunes à risque”: Généalogie d’un langage problématique », Canadian Review of Sociology/Revue canadienne de sociologie, 50 : 430–452.

Crédit photo : Karoline Truchon

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POUR REJOINDRE LES AUTEURES :

Caroline Caron, professeure

 Département des sciences sociales, Université du Québec en Outaouais

Caroline.Caron@uqo.ca

Marguerite Soulières, professeure

École de service social, Université d’Ottawa

marguerite.souliere@uottawa.ca

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