Familles et institutions. Approche socio-historique, institutionnelle et clinique.
Le 30 novembre 2017 Patricia Bessaoud-Alonso a soutenu son Habilitation à diriger des recherches en sciences de l’éducation à l’Université de Cergy-Pontoise. Le jury était composé de Françoise Bréant, Université de Paris-Nanterre, rapporteure ; Jacques Beziat, Université de Caen-Normandie; Véronique Bordes, Université Toulouse Jean Jaurès, rapporteure ; Mathias Gardet, Université de Paris 8, rapporteur ; Mostefa Mimouni, Université de Mostaganem, Algérie; Roberta Romagnoli, Université Pontificale catholique du Minas Gerais, Brésil Présidente et Gilles Monceau, Université de Cergy-Pontoise, Garant de l’habitation.
La famille peut être considérée comme une institution dans les relations qu’elle entretient aux institutions éducatives, sanitaires et sociales. Pour l’approcher la démarche clinique de recherche adoptée se situe dans l’entrelacement d’une approche socio-historique et institutionnelle à travers les effets produits sur les sujets, les groupes, les institutions et la chercheure elle-même.
La note de synthèse propose d’abord une première partie qui revisite le concept d’institution dans sa polysémie et dans sa pertinence pour nommer la famille et saisir les effets produits sur les constructions sociales et subjectives des familles.
La deuxième partie questionne les enjeux de transmission en inscrivant l’institution familiale dans une continuité historique de la modernité et en la considérant comme un objet en transformation, en particulier, dans les liens de filiation et de conjugalité, pris dans une zone de turbulences où il est possible de créer, d’institutionnaliser d’autres formes de visibilité. Il y est, également, question du basculement de la famille à la parentalité, du sens pour les familles, les professionnels, les politiques publiques du fait d’être parent aujourd’hui et dans quel type de famille.
La troisième partie est consacrée à ce que l’auteure entend par clinique socio-historique, l’articulation entre clinique et histoire, à travers la notion d’évènement et les relations intrafamiliales.
La quatrième partie, au regard des travaux menés, s’attache aux collaborations et tensions entre les familles et les institutions ici et ailleurs ; au bricolage contraint, aux formes d’entraide inscrites historiquement sur des espaces territoriaux. La notion de colonialité est mobilisée et transposée à la vision contemporaine de la famille : la citoyenne et l’assujettie, l’émancipée et celle à civiliser.
La dernière partie est tournée vers l’international et le développement des recherches sur les enjeux éducatifs et politiques de la santé de la famille au Brésil. Cette note de synthèse a permis une réflexion sur une pratique d’enseignante et de chercheure « au plus près » des sujets concernés par la recherche et l’accompagnement des doctorants pour de nouvelles perspectives de recherche.
Chapeau Patricia!